Réseaux sociaux d’entreprise, un changement de culture
Les réseaux sociaux d’entreprise fleurissent au sein des groupes et séduisent même les PME. À quels enjeux répondent-ils ? Quels bénéfices apportent-ils ? Quels freins rencontrent-ils et comment les lever ? Éléments de réponses.
Les réseaux sociaux se sont largement démocratisés et sont devenus, pour une grande partie de la population, des outils du quotidien. Les réseaux sociaux d’entreprise (ou RSE) sont donc perçus comme un moyen de s’adapter à la société d’aujourd’hui et notamment de séduire les jeunes générations. Au-delà du simple effet de mode, ils contribuent à façonner un nouveau modèle d’entreprise, dématérialisé et, idéalement, ouvert sur l’extérieur de manière sociale et collaborative.
Les réseaux sociaux d’entreprise, un outil de communication et de cohésion
La première mission des réseaux sociaux d’entreprise (RSE) est de favoriser la diffusion et l’échange d’informations. Ils encouragent la transmission directe d’informations de la direction aux collaborateurs, créant ainsi une plus grande proximité. Ils facilitent les partages d’expériences entre collègues et entre services. Ils agrègent les connaissances individuelles, pour une capitalisation au profit de tous.
La deuxième mission des RSE est d’améliorer la gestion de projet en mode collaboratif. Grâce à un fonctionnement en temps réel et au partage de documents, ils facilitent le travail en commun et raccourcissent les délais de décisions.
Les RSE ont aussi pour vertu de renforcer la cohésion et la culture d’entreprise. Au sein de communautés transversales, les collaborateurs mènent à bien des projets ou échangent sur des centres d’intérêt communs, ce qui crée du lien et favorise le décloisonnement. Les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) sont également un outil de motivation. En effet, l’organisation qui en découle accorde une plus grande place à l’individu que les organisations classiques. Les collaborateurs qui le souhaitent peuvent s’investir davantage. Enfin, les RSE facilitent la détection de talents, via le profil où chaque collaborateur renseigne aussi bien ses activités professionnelles qu’extra-professionnelles, ainsi qu’au travers de l’investissement des salariés sur des thématiques particulières.
Une révolution culturelle
Les changements induits par la mise en place d’un RSE génèrent tout naturellement des réserves de la part des salariés comme des dirigeants. Les collaborateurs non initiés aux réseaux sociaux sont souvent les plus réfractaires. Certains craignent de partager leurs connaissances et ainsi de se déposséder d’une forme de pouvoir. D’autres craignent de s’exposer à des critiques en donnant leur avis. Le RSE peut aussi apparaître comme un moyen de contrôle ou une atteinte à la vie privée.
Les dirigeants et managers, quant à eux, appréhendent les débordements, tels que des commentaires déplacés, la fuite d’informations confidentielles ou encore une perte de pouvoir liée à des échanges plus directs, susceptibles de contourner le circuit hiérarchique.
D’où un nécessaire accompagnement au changement, la formation de tous, y compris des dirigeants, ainsi que la définition de règles claires. Mais pour réussir un projet de RSE, il faut avant tout adhérer aux valeurs de transparence, de collaboration et de partage. Si ces valeurs ne sont pas présentes au préalable dans l’entreprise, il sera difficile d’y mettre en place un RSE. À moins que cette mise en place soit l’occasion d’une prise de conscience et accélère le changement de culture ?
Le regard de … Pascal Boustingory, ingénieur projet, secteur adjuvants pour la construction
Après une expérience peu concluante sur Chatter, nous relançons le projet avec Yammer. Celui-ci s’inscrit dans une stratégie digitale globale, interne et externe. Cela ne se fera pas naturellement car une partie de nos équipes connaît mal les réseaux sociaux. L’aspect générationnel a un impact important dans notre entreprise. Une conduite du changement sera indispensable : former les personnes, expliquer le fonctionnement, démontrer les avantages de l’outil. L’e-mail a été une révolution extraordinaire et il sera difficile de le détrôner ! Le risque, c’est que la plateforme soit considérée comme un gadget si elle n’apporte pas une réelle valeur ajoutée. Autre impératif : la démarche doit être impulsée par le management et le service communication.